Si en 2015, je réfléchissais sérieusement à ma réorientation vers une activité de production agricole, les plantes aromatiques et médicinales ne se sont pas imposées d’office. Le cheminement vers cette activité s’est fait progressivement au fur et à mesure de mes propres aspirations et des rencontres qui ont jalonné cette année là.
J’ai testé de premières cultures, récoltes et transformations dès 2015 dans le cadre d’un usage familial sur du foncier disponible et non cultivé.
L’année 2016, a été l’année de la concrétisation de ma réorientation tant en termes de formations, que de projet et d ‘investissements. Dès 2016, j’ai voulu anticiper la réhabilitation de ma parcelle de 6900 m² selon les principes de l’Agriculture biologique et du cahier des charges des Simples,
Dès l’été et l’automne 2016, la parcelle subit un premier défrichage de fougères qui sont alors enfouies. La majeur partie des bosquets de noisetiers, frênes, aubépines, merisiers est alors conservée. Parallèlement je commence à préparer mon compost à partir de fumier de vaches, lapins, chevaux et de différents “déchets” végétaux.
Pendant l’Hiver 2016 on s’attelle à la fabrication du séchoir et des claies.
2017 est l’année test de ma future activité. Je découvre et m’approprie la planification, saisonnalité des cultures, cueillettes et transformations.
1°) Dès le printemps 2017, je réalise mes premières plantations et récoltes.
Je prépare à la main de premiers carrés de plantes mères et découvre les “joies” de la réhabilitation d’un sol envahi par les racines de fougères et de chiendent qui se disputent l’espace jusqu’à plus de 40 cm de profondeur. Pour améliorer les qualités agronomiques et permettre le retour à un meilleur équilibre du sol, j’amende chaque petite parcelle avec mon compost. Rapidement vers de terre et autres êtres vivants, réinvestissent les lieux pour mon plus grand plaisir.
J’expérimente l’invasion par les pucerons, la gourmandise des chevreuils, lapins et oiseaux …
La source qui émerge en sommet de ma parcelle est captée pour alimenter un petit réservoir avant de poursuivre à nouveau sa course.
Parallèlement toute ma famille se mobilise pour implanter près de mon habitation une serre pour réaliser mes plants pour 2018.
2°) Au cours de l’été 2017, Je réalise mes premières récoltes sauvages et de cultures (camomille, menthe, rose, bouleau, aubépine millepertuis…), effectue déjà quelques boutures et poursuis la préparation de mon sol.
3°) Avec l’automne 2017 : succède à l’enfouissement du premier engrais vert un deuxième semis .
Je mets à profit la fin de l’année 2017; pour diversifier la strate arbustive et arborescente par la plantation d’un tilleul mais aussi d’arbres fruitiers. .
Année de la concrétisation. L’installation est prévue pour mi-mars sur la base d’un mi temps.
Les travaux programmés à court terme avant le début de la saison concernent la réalisation d’un abri sur la parcelle, d’une zone de stockage des produits finis et d’un petit laboratoire pour mes préparations diverses.
2018, c’est aussi l’année des premières démarches de commercialisation et la création de mon site internet.
Installation définitive et concrétisation de ma reconversion. Année test grandeur nature, c’est la confrontation aux aléas climatiques (printemps humide voire froid, été caniculaire… puis automne exceptionnel, et enfin un hiver qui arrive tardivement en ce mois de décembre), à la difficulté de bien organiser son temps de travail, à gérer et anticiper ses besoins de récolte en lien avec les attentes des consommateurs … Mais quelles satisfactions et bonheur de se lever chaque matin pour aller à la rencontre de la nature et trouver du sens à ce que je fais. C’est aussi retrouver le plaisir d’être à nouveau émerveillée et surprise par de petites choses (un insecte, un oiseau, un paysage, des lumières). La résilience de la nature et des plantes face aux conditions climatiques a été exceptionnelle en cette année 2019, avec un réel sursaut végétatif en septembre et jusqu’à fin octobre; même mes abeilles m’ont gratifiée d’une récolte de miel très honorable pour cette année.
2019, c’est aussi le plaisir de temps d’échanges et de nombreux partages. Le plaisir de transmettre le peu que l’on sait et de beaucoup recevoir d’anciens, de collègues ou de passionnés bien plus compétents!
L’année 2020, démarre avec la perte de plus de la moitié de mon rucher. Qu’à cela ne tienne, j’opte pour réinvestir dans 3 essaims
Mais passons aux éléments plus positifs: le sentiment que les choses évoluent, la place des plantes et des petits producteurs gagnent du terrain dans dans vos habitudes . Merci!
J’entame l’année 2020 comme postulante pour candidater pour 2021 comme productrice SIMPLES. Pour moi, être “Simples” c’est aller au bout de mes convictions et essayer d’être en cohérence au maximum avec mes idées. Cet engagement à un coût pour nous producteurs mais aussi pour vous consommateurs mais avec le souci permanent de la qualité.
Pour ne citer qu’un ou deux exemples:
* Interventions majoritairement manuelles sans recours à la chimie, aux bâches plastiques, ce qui nous rend beaucoup moins compétitifs.
* On favorise au maximum l’achat national voire si possible local et/ou de petits producteurs simples et à minimum en AB pour nos ingrédients. On ne va donc pas forcément au moins cher …
2 faits majeurs et marquants cette année:
Le COVID19: situation inédite et exceptionnelle pour cette année, qui a été très difficile à vivre pour beaucoup de nos concitoyens. On prend alors toute la dimension de l’importance de la solidarité, mais aussi de la fragilité de notre société …A la campagne notre quotidien a été bien moins impacté que pour dans les zones urbaines et nous avons mesuré une nouvelle fois notre chance de vivre dans de tels espaces. Pour mon activité, la suppression de toutes les manifestations a fortement réduit mes ventes mais j’ai bien mis à profit ce temps de disponibilité retrouvé pour poursuivre et améliorer mes cultures.
Deuxième année caniculaire dès juillet, on surveille chaque passage orageux en espérant bénéficier de quelques pluies bénéfiques et passer à côté de la grêle. A noter des floraisons et fructifications de presque 15 jours à 3 semaines d’avance pour certaines espèces. Une grande satisfaction de constater sur ma parcelle cette année, profusion d ‘insectes dont les coccinelles, bourdons, abeilles de différentes espèces, papillons, et malgré la chaleur, moins de criquets, sauterelles et cicadelles.
Après un hiver 2020/2021 digne de ce nom: neige importante et durable, gelées fortes sans excès, pluies abondantes et fonte des neiges qui ont renfloué les nappes phréatiques, l’année 2021 s’annonce sous de bons augures côté saisonnalité. Enfin un mois de Février qui ne connaît pas un démarrage trop précoce de la végétation. J’ai pu mettre à profit cet hiver pour travailler sur de nouvelles pistes. Rien certes d’exceptionnel, mais de quoi vous proposer de nouveaux produits (coulis de fraises et de Framboises, déclinaison d’une dizaine de mes tisanes sous forme de sachets individuels) et installer sur ma parcelles des Oyas pour une gestion de l’eau optimum (réservoirs d’eau en terre cuite à diffusion lente)
Finalement l’année 2021 sera une année atypique avec des pluies récurrentes et abondantes. Pas de nectar pour les abeilles, mais une végétation quasi luxuriante pour certaines espèce s(menthes, mauves,…)et des fenêtres de beau temps très courtes à ne pas manquer pour réussir les récoltes!
DES NOUVEAUTES POUR CETTE ANNE02023:
Grâce à la mise à disposition d’une petite parcelle non exploitée sur la Côte Roannaise, j’ai pu envisager l’implantation de plantes moins adaptées au climat humide de St Priest la Prugne. C’est ainsi que dès le mois de mars 2023, hélichryses, romarins, thyms, lavandes, origans et monardes ont trouvées leur place sur ce nouveau terrain.
Toujours dans ma logique de cultiver dans le plus grand respect de l'environnement par l’utilisation de matériaux naturels, j’ai testé cette année la mise en place de laine de mouton brute non traitée en paillage et amendement sur les tous jeunes plants de monarde. Les retours sont plutôt positifs: la laine a vraiment joué son rôle d’isolant en limitant le dessèchement exagéré de la terre sous la canicule de cet été, Elle a limité l’invasion par d’autres plantes. Certaines comme la mercuriale, le liseron, l’achillée,… sorties de leur état de dormance suite au retournement de la prairie ont parfois réussi à coloniser la couche de laine mise en place; Un suivi manuel a alors été nécessaire. Avec la laine, seule l’utilisation d’outils manuel (grelinette, pioches,…) est possible en proximité immédiate, les fibres de laine s’enroulant très facilement auprès de n’importe quel roulement (roues, lames,..).
L’expérience me semblant plutôt concluante, j’ai décidé de renouveler l’expérience pour 2024 sur une nouvelle bande avec la mise en place d’un épais couvert laineux dès cet automne, ce qui je l’espère préparera le sol pour l’accueil de nouveaux plants au printemps.
Tout est mis en œuvre pour offrir des produits agricoles savoureux et sains issus de l'agriculture biologique. Ils sont obtenus en cultivant et transformant selon les principes défendus par le Syndicat des Simples.